Axes et projets de recherche
Le souhait de rendre plus évident le lien entre enseignement et recherche a conduit l’ENSA Versailles et le LéaV à assurer une meilleure articulation entre les thématiques d’enseignement en master et les axes de recherche du laboratoire. Jusque-là dissociées dans leur énoncé, les thématiques d’enseignement en master étaient organisées autour de trois questions triennales – Construire les mondes de coexistence / Milieux, ruralités et métropoles / Langues étrangères – renouvelées tous les trois ans.
En 2023, le CPS a voté l’énoncé de cinq thématiques pédagogiques nouvelles structurant les enseignements en cycle master pour la période 2023-2028 :
1 – Éléments et phénomènes
2 – Métropolisations et nouvelles formes d’urbanité
3 – Hériter, adapter, transmettre
4 – Espaces, corps, sensibilités : une mise en récit du monde
5 – Transition(s), transformation(s).
La définition de ces thématiques transversales a pris modèle sur les axes du contrat 2018-2023 du LéaV. En retour, le LéaV a pris appui sur l’énoncé de ces cinq thématiques pour définir les nouveaux axes de recherche de son contrat 2026-2030, et il en reprend les mêmes intitulés pour une meilleure visibilité.
Le lien évident dans la formulation des thématiques et des axes, associant pédagogie et recherche dans une même stratégie de développement des activités menées à l’ENSA Versailles, est un choix majeur pour l’établissement et son laboratoire, traduisant, d’une part, un engagement réel de ses enseignants dans la recherche, d’autre part, leur volonté de développer une politique de recherche commune et ambitieuse trouvant son issue, entre autres, dans des formes et des pratiques pédagogiques innovantes.
Un certain nombre de projets, dont certains ont été commencés dans la phase précédente, se poursuivent, et d’autres seront initiés, engageant des partenariats parfois nouveaux, produisant des liens toujours plus directs avec l’enseignement. Ces projets portent sur des objets et des territoires divers. Beaucoup d’entre eux croisent des thèmes relatifs aux situations de crise au sens large du terme : urgence climatique, en lien avec la transition énergétique des bâtiments et l’usage des matériaux bio-géo-sourcés, crise des territoires en déprise avec des enjeux de renouvellement et de réappropriation des zones désertées, réintroduction de la nature en ville autour de pratiques individuelles et collectives, réflexions sur la transmission d’un patrimoine bâti, jardinier ou paysager à l’aune du réchauffement climatique et de l’adaptation des espèces végétales. Ces objets de recherche croisent des problématiques relatives aux modes de perception et de représentation de l’architecture et des territoires, induisant de nouveaux regards et de nouveaux modes de communication du projet, particulièrement en situation collaborative.
Si les objets d’étude et les méthodes d’investigation peuvent parfois être communs entre ces axes, leur singularité thématique justifie leur énoncé en propre. Pour faire simple, l’axe 1 porte sur les matériaux, les systèmes et les cultures constructives, l’axe 2 sur les territoires dans leurs dimensions allant de la ville aux territoires ruraux, l’axe 3 sur le patrimoine et son adaptation, l’axe 4 sur les perceptions et les ambiances, l’axe 5 sur les processus de conception du projet architectural. Les thèmes liés aux modes de transitions et aux situations de crises forment un socle transversal commun, de même que l’usage des outils numériques et les questionnements autour des systèmes de représentation et de narration.
Axes de recherche
Partenariats universitaires à renforcer dans le domaine des sciences exactes
Le cycle écoulé fait état d’une riche production dans les domaines de la construction, des structures et des matériaux. Cependant, il a montré que les pratiques expérimentales au sein des ENSA sont difficilement autonomes en raison d’un équipement de laboratoire limité, malgré la création à l’ENSA Versailles d’un FabLab qui a surtout permis de développer ces pratiques de recherche au niveau des enseignements (mémoires de fin d’études, workshops, archifolies, etc.) Néanmoins, il a fallu souvent prendre appui sur des structures plus établies (département de génie civil de CY Cergy Paris Université, compagnons du devoirs, AMACO, entreprises) pour mener à bien ces recherches expérimentales. Le renforcement des partenariats universitaires avec des laboratoires orientés « sciences exactes » est donc une priorité, de même que la pérennisation de l’écosystème de recherche de CY tech avec lequel l’ENSA Versailles partage une double formation architecte-ingénieur. Il s’agit donc d’une opportunité à développer dans les cinq prochaines années.
Au-delà, des contacts établis avec la TU de Darmstadt, l’EPFL, l’UDK de Berlin, l’Université de Gand et l’entreprise SIKA, sont des pistes intéressantes pour développer ponctuellement des projets de recherche sur l’impression 3D et la construction en matériaux bio et géo-sourcés.
Renforcement de l’axe sur de nouvelles compétences et nouvelles thématiques
Parallèlement, l’axe de recherche « Matière à expérimentation » doit monter en compétences sur l’analyse de cycle de vie (ACV) grâce aux trois doctorats en cours sur le sujet (l’un sera soutenu en juin 2024). Nous souhaitons qu’une fois leurs thèses soutenues, ces jeunes docteurs puissent créer un pôle de recherche sur ce domaine.
Si l’axe de recherche a été, pendant les cinq dernières années, très engagé dans les domaines de la structure, de la construction et des matériaux biosourcés, les questions d’énergétique et de thermodynamique et plus concrètement de confort thermique ont, en revanche, été peu abordées alors qu’il s’agit d’un levier majeur de la transition écologique. En effet, peu d’experts ou de politiques spécialistes de l’énergie jugent crédibles qu’il soit possible de chauffer ou refroidir nos espaces architecturaux entre 20 et 22°C toute l’année à l’horizon 2050. D’autres formes de confort, plus sobres, plus proches d’une thermique du corps plutôt que d’une thermique de l’espace sont donc à explorer urgemment. Pour cela, l’ENSA Versailles a organisé cette année le recrutement d’un maître de conférences en catégorie 1 sur ce domaine afin de renforcer le groupe « Matière à expérimentation » du LéaV qui ne compte actuellement qu’un seul docteur et qui devra aussi monter en puissance dans l’encadrement de thèses avec la soutenance d’une HDR.
Poursuite du partenariat sur la construction hors site
Le sujet contemporain du renouveau de la construction hors site développé actuellement en partenariat avec le bailleur social I3F a conduit à l’organisation d’un colloque international en octobre 2023 dont la publication des actes est en cours aux éditions du Moniteur. Une seconde phase concernera le suivi et l’analyse des constructions d’édifices que I3F a lancé récemment en appel d’offres et qui se concrétiseront dans les prochaines années, afin de mieux connaître les potentiels mais aussi les verrous économiques, techniques et culturels d’un mode constructif qui de cesse de convaincre sur le plan théorique depuis le modernisme, mais échoue régulièrement à s’installer durablement dans les pratiques.
Articulation recherche et pédagogie
Le Mastère TEC XX qui traite, post-diplôme, de la réhabilitation des constructions du XXème siècle est actuellement une formation à visée professionnalisante mais soulève de nombreuses questions de recherche que le laboratoire pourrait développer. La question des liens entre cette formation et la recherche est donc un axe de développement pour le prochain cycle. En effet, le sujet de la réhabilitation des constructions existantes va probablement devenir central dans les écoles d’architecture à moyen terme. Il est donc capital de produire des connaissances actualisées et de niveau universitaire sur un sujet qui n’est, la plupart du temps, abordé que sous l’angle des référentiels normatifs qui en encadrent les pratiques.
L’arrivée en cycle master de la première promotion architecte-ingénieur l’année prochaine permettra de renforcer le séminaire de recherche et favorisera, sans nul doute, l’émergence de nouvelles vocations pour la recherche en architecture dans le domaine des sciences exactes et de la construction, en partenariat avec CY Tech.
De « Matière à expérimentation » à « Éléments et phénomènes »
L’élargissement des problématiques traitées à celles de la thermodynamique, de l’énergétique et du confort ainsi que le constat d’un intitulé de l’axe centré sur une méthode de recherche plus que sur des objets nous amènent à requestionner cet intitulé pour l’élargir à celui de « Éléments et phénomènes » après les séminaires enseignants et tables rondes qui ont animé l’école l’année dernière. Ce nouveau titre parait plus large et plus à même d’embrasser l’ensemble des problématiques de la transition écologique du point de vue des sciences exactes et d’être aussi plus inclusif en accueillant un plus grand nombre d’enseignants-chercheurs.
Cet axe est coordonné par Stéphane Berthier
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Elements and Phenomena
Strengthening university partnerships in the realm of the exact sciences
The previous cycle reports a wealth of work produced in the field of construction and in the areas of structures and materials. However, it has shown that experimental practices within the ENSAs struggle to achieve autonomy owing to limitations on lab equipment, even though a FabLab has been established at ENSA Versailles, which has made it possible, above all, for these research practices to be developed at the teaching level (final dissertations, workshops, Archi-Folie pavilions, etc.). Nevertheless, it has often been necessary to lean on more established structures (the Department of Civil Engineering at CY Cergy Paris Université, journeyman apprenticeships, the AMACO project, companies) to successfully carry out this experimental research. Strengthening university partnerships with laboratories geared to ‘exact science’ is thus a priority, as is ensuring the sustainability of the research ecosystem at CY Tech, with whom ENSA Versailles jointly offers a dual degree in architecture and engineering. This is an opportunity that is to be developed over the next five years.
Beyond this, the contacts that have been established with TU Darmstadt, EPFL, UdK Berlin, Ghent University and the company SIKA are interesting avenues that can be explored in developing occasional research projects on 3D printing and construction using bio- and geo-sourced materials.
Intensifying the focus on new competences and new themes
At the same time, the ‘Experimental Materials’ research focus is bound to develop new skills in life cycle assessment (LCA) thanks to the three PhDs currently being written on the subject (one of which was defended in June 2024). We hope that once they have defended their theses, these young doctors will be able to establish a research hub in this field.
Over the last five years, research has been heavily focused on the areas of structure, construction and bio-sourced materials; conversely, little time has been allocated to tackling subjects relating to energy and thermodynamics, and more specifically thermal comfort, even though they play a major role in the ecological transition. Few experts or politicians with a focus on energy actually regard the year-round heating or cooling of our architectural spaces to between 20 and 22°C by 2050 as a credible scenario. It is therefore necessary, as a matter of urgency, for other, simpler forms of comfort to be explored that are closer to body heat than to room temperature. With this in mind, ENSA Versailles has this year arranged for a lecturer (category 1) to be recruited in this field to bolster LéaV’s ‘Experimental Materials’ group, which currently only includes one doctor and will also need to augment its thesis supervisory staff via an HDR viva (as a qualification for supervising doctoral candidates).
Renewal of the off-site construction partnership
To address the current focus on renewing the off-site construction being developed in partnership with the social housing landlord I3F, an international conference was organised in October 2023, with the proceedings due to be published by Editions du Moniteur. The second phase will involve the monitoring and analysis of the construction projects that I3F has recently put out to tender, which will materialise in the next few years. This should make it possible to better understand not only the potential but also the economic, technical and cultural obstacles standing in the way of a mode of construction that, from the modernist period on, has won consistent approval as a theoretical proposition but has regularly failed in practice to establish itself long-term.
Bringing together research and teaching
Although the TEC XX master’s degree, a postgraduate programme concerned with the rehabilitation of twentieth-century buildings, is currently a career-focused course of study, it raises numerous research questions that could be developed in the laboratory. The linkage between this programme and research is thus an area to be elaborated in the next cycle. The issue of restoring existing buildings is likely to become a key focus for architecture schools in the medium term. It is essential, then, to generate up-to-date, university-level knowledge about a subject that is generally only approached from the point of view of the normative standards that frame its practices.
The arrival in the master’s programme of the first architect-engineer class next year will make it possible to strengthen the research seminar and will undoubtedly support the emergence of new architectural research directions in the realm of exact sciences and construction, in partnership with CY Tech.
From ‘Experimental Materials’ to ‘Elements and Phenomena’
Expanding the scope of the issues addressed to include thermodynamics, energy and comfort – coupled with a review of the title of the research focus, which centred more on methods than on aims – led us to question this title and amplify it, recasting it as ‘Elements and Phenomena’ after the teaching seminars and round tables that energised the school last year. This new title seems broader in scope and more capable of encompassing all the issues associated with the ecological transition from the point of view of the exact sciences, while also being more inclusive in that it accommodates a larger number of lecturer-researchers.
L’axe « Métropolisation et développement territorial » devient « Métropolisation et nouvelles formes d’urbanité » avec la redéfinition partielle de ses objets et de ses méthodes d’approche de la question métropolitaine. En effet, celle-ci est conçue dans sa dimension essentiellement processuelle, et sa définition inclut l’idée de développements multiples : non seulement territoriaux, concrets, mais aussi symboliques, en lien avec l’image des villes et leurs relations à l’échelle translocale, voire transnationale, ouvrant ainsi davantage encore que par le passé les recherches menées au sein de l’axe à des terrains extra nationaux et extra-européens.
Les métropoles y sont abordées dans leur hyper-connexion avec des espaces comme les territoires où elles s’implantent. La métropolisation apparaît là comme un processus d’agrégation, de structuration et d’expansion urbaine, mais aussi de transformation des espaces comme du monde social. Au-delà des trois mouvements urbains de la « ville à trois vitesses » repérés par M. Donzelot (gentrification, périurbanisation, relégation), se pose la question de l’invention de nouvelles formes d’urbanité et de rapports d’altérité dans le contexte écologique et économique actuel. En nous intéressant à d’autres thématiques comme celles de « centralités historiques et contemporaines », de « périphéries », de « suburbain », « périurbain » ou de « ruralités », chacune pointant à sa manière des transformations spatiales, écologiques et sociales liées à l’urbanisation croissante et à l’étalement urbain, nous souhaitons aborder de nouvelles formes de l’urbanité contemporaine. À titre d’exemple, les effets de la pandémie de la Covid, contre l’idée d’un exode urbain massif, ont été aussi ceux de la redéfinition des frontières entre espaces domestiques et publics, entre espaces domestiques et lieux du travail. Cependant, les métropoles se caractérisent aussi par une forme de déconnexion vis-à-vis de leurs territoires, des capitales régionales ou nationales, mais aussi tout simplement des lieux ayant parfois davantage de rapports économiques et culturels avec d’autres lieux ou villes de la même échelle. Ce constat invite donc à questionner les rapports symboliques qui se jouent dans les espaces urbains, à travers les formes d’usages, d’activités, d’appropriations, d’identifications, la manière dont ils sont vécus au quotidien et dont ils constituent de nouveaux « environnements ».
Échelles et temporalités apparaissent ici comme deux prismes particulièrement féconds pour saisir ces processus de métropolisation. Échelle des quartiers agissant comme milieux dans la ville, échelle des individus dont les trajectoires familiales, résidentielles et/ou professionnelles révèlent des liens parfois ténus avec les mondes ruraux ou extra-métropolitains. On s’attache là au sujet des circulations, mobilités, trajectoires, déplacements, de leurs rythmes et de la façon dont ils qualifient nos territoires. Cette question du rapport au temps pointe aussi bien des moments paroxystiques, des situations de crises aiguës révélatrices du fonctionnement de nos mondes urbains, que l’ordinaire de situations, et ce que l’on peut y lire de la façon dont le quotidien et le banal fabriquent des mondes. La question des représentations (des images produites et/ou des imaginaires) et des modèles culturels (qu’ils soient politiques, esthétiques ou autre) est également un prisme fécond pour envisager ce qui fait la particularité de certaines formes urbaines, envisager les logiques de réparation ou de métamorphose des héritages.
L’enquête de terrain, qui n’est plus l’apanage de la seule démarche ethnographique, est aujourd’hui pratiquée par les chercheurs de nombreuses disciplines : géographes, historiens, ethnologues, voire de certains philosophes préconisant une philosophie « de terrain ». Le rapport au lieu, au site, au contexte, est ce qui fonde l’approche des recherches en sciences sociales. Nous souhaitons encourager et renforcer des approches de terrain dans les recherches menées au sein de l’axe. Elles ne sont toutefois pas exclusives et restent complémentaires d’autres démarches qui entretiennent un rapport plus distancié aux situations de la vie réelle et travaillent à d’autres échelles, depuis d’autres points de vue – ceux des textes ou des images par exemple – qui n’en demeurèrent pas moins opérants pour comprendre les phénomènes métropolitains. La compréhension d’un site, d’un contexte, est également un élément déterminant pour « faire » projet. Cette conviction fonde et justifie la présence des enseignements des disciplines associées dans les écoles d’architecture. C’est en ce sens que les recherches menées au sein de l’axe « Métropolisation et nouvelles formes d’urbanité » sont pluridisciplinaires et concernent aussi la pensée du projet, telle que menée par des artistes ou des architectes praticiens, également membres très actifs de l’axe.
Parmi les projets en cours et à venir, on attend des recherches sur les territoires en déprise : revitalisations des centres mineurs à risque d’abandon, rôle du tourisme dans le développement des territoires et risques liés au surtourisme. Ces problématiques liées aux sites, à leur histoire et à leur état actuel, croisent des questions qui seront développées aussi dans l’axe 5 mais, pour ce dernier, davantage du point de vue de la conception architecturale. Des études à l’échelle urbaine visent à développer des recherches sur les pratiques habitantes dans un projet intitulé « La culture métropolitaine des fleurs » avec un ouvrage à paraître en décembre 2024 (éd. Créaphis) et l’engagement dans une HDR qui sera soutenue au cours de ce contrat. Dans la continuité des recherches menées sur les situations d’urgence vitale et la ville, une nouvelle recherche intitulée « Situations d’urgence et de paroxysme : recherches et enquête au sein du service d’accueil des urgences pédiatriques de l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris » prendra pour cadre l’espace de l’hôpital dans l’observation de situations paroxystiques d’un point de vue social, spatial, matériel et symbolique, mais aussi sous l’angle de la circulation des discours, des affects et des corps. Le choix de la pédiatrie ouvre, en outre, le champ de l’anthropologie à cette période particulière de l’existence humaine que sont les premiers âges de la vie. Toujours sur le thème de la ville, deux recherches en cours portent, l’une sur l’histoire critique du développement de la ville de Lagos (Nigéria), l’autre sur la ville au cinéma dans la prolongation des travaux d’une HDR soutenue en 2023.
Cet axe est coordonné par Sophie Brones et Maud Santini.
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Metropolitanisation and New Forms of Urbanisation
The ‘Metropolitanisation and Spatial Development’ focus has become ‘Metropolitanisation and New Forms of Urbanisation’; this has involved a partial redefinition of its aims and methods of approaching metropolitanism. This is now conceived of as being essentially processual, and the definition of it includes the idea of multiple developments: not merely spatial and concrete but symbolic as well, linked to the image of cities and their relations on a translocal or even transnational scale, opening up the research carried out as part of the focus – even more so than in the past – to extra-national and extra-European areas of concern.
Metropolises are approached as hyperconnected spaces, linked to the territories in which they have taken root. Metropolitanisation is seen as a process of aggregation, structuration and urban expansion that also involves the transformation of spaces and the social world. Beyond the three urban movements of the ‘three-speed city’ identified by Jacques Donzelot (gentrification, peri-urbanisation and relegation), there is the question of the fabrication of new forms of urbanisation and of relationships of alterity in the current ecological and economic context. By taking an interest in other themes such as ‘historical and contemporary centralities’, ‘peripheries’, ‘the suburban’, ‘the peri-urban’ and ‘ruralities’ – each pointing, in its own way, to the spatial, ecological and social transformations associated with increasing urbanisation and urban sprawl – we hope to tackle new forms of contemporary urbanity. To take one example, the effects of the Covid pandemic, in opposition to the idea of a massive urban exodus, have also involved a redefinition of the boundaries between domestic and public spaces and between domestic spaces and places of work. However, metropolises are also characterised by a form of disconnection relative to their territories, to regional or national capitals, as well as to places that sometimes have more economic and cultural links to other places or cities on the same scale. This analysis invites us to question the symbolic relationships operating in urban spaces, through modes of usage, activities, appropriation and identification, how they are experienced on a day-to-day basis and the way in which they constitute new ‘environments’.
Here, scales and temporalities are two particularly productive lenses for understanding the processes of metropolitanisation: the scale of the neighbourhood acting as a milieu within the city; the scale of the individual, whose family, residential and/or professional trajectory reveals sometimes-tenuous links with rural or extra-metropolitan worlds. We devote ourselves here to the issue of traffic, mobility, trajectories and trips, their rhythms and the way in which they define our territories. This question of the relationship to time points not only to paroxysmal moments, to situations of acute crisis that are indicative of the way our urban worlds function, but also to the everyday nature of situations, and what we can read into them about the way in which worlds are fashioned by the run-of-the-mill and the banal. The question of how they are represented (images produced and/or imagined) and of the cultural models applied (political, aesthetic or otherwise) is another productive lens through which to consider what makes certain urban forms distinctive and to contemplate the logics of repair and of changing legacies.
Fieldwork, which is no longer the sole preserve of the ethnographic approach, is now practised by researchers across a range of disciplines: geographers, historians, ethnologists, and even some philosophers who advocate a philosophy of ‘terrain’. Our research approach in the social sciences is based on the relationship with place, site and context. We want to encourage and reinforce on-site approaches in the research carried out as part of this focus. These approaches are not exclusive, however, and are there to complement other approaches that maintain a more distanced relationship to real-life situations and operate at different scales, from different points of view – from the perspective of texts and images, for example – which have continued to be no less effective as a means of understanding metropolitan phenomena. Understanding a site or a context is also key to ‘project-making’. This belief underpins and explains the importance of teaching associated disciplines in architecture schools. The research conducted as part of the focus ‘Metropolitanisation and New Forms of Urbanisation’ is, in this sense, multidisciplinary and also affects the project conceptualisation, as carried out by artists or practising architects, who are also actively involved in this focus.
The expectation is for current and forthcoming projects to include research into areas that are being abandoned, with a focus on revitalising minor centres in danger of becoming deserted, the role of tourism in regional development and the risks associated with overtourism. These issues connected with sites, their history and their current state, intersect with questions that will also be developed in the fifth area of focus, but more from the point of view, in this fifth focus, of architectural design. Studies on an urban scale seek to develop research into practices of dwelling and inhabiting spaces in a project titled ‘La culture métropolitaine des fleurs’ (The Metropolitan Culture of Flowers), with a book due to be published by Éditions Créaphis in December 2024 and a commitment to a professorial thesis (HDR), which will be defended as part of this agreement. Following on from the research conducted on life-threatening situations and the city, a new research project titled ‘Situations d’urgence et de paroxysme: Recherches et enquête au sein du service d’accueil des urgences pédiatriques de l’hôpital Necker-Enfants malades à Paris’ (Emergencies and Paroxysms: Research Study of Paediatric Emergency Admissions at Necker Hospital in Paris) will take as its frame the hospital space as it observes paroxysmal situations from a social, spatial, material and symbolic perspective, as well as from the point of view of discursive, affective and physical movements. The choice of paediatrics also allies the field of anthropology with this particular stage of human existence, the first years of life. Remaining with the theme of the city, two current research projects – one on the critical history of development in the city of Lagos (Nigeria) and the other on the city in cinema – continue the work of an HDR defended in 2023.
This area of research is coordinated by Sophie Brones et Maud Santini
Cet axe prend appui sur les recherches amorcées et les nouveaux partenariats construits lors du précédent contrat sous le titre « Héritage, Patrimoine et Création » pour donner plus d’ampleur à ses champs de recherche, poursuivre la logique de lien fort entre la recherche et les enseignements au sein de l’ENSA Versailles, et multiplier les occasions d’échanger au sein de l’axe, en particulier autour des thèmes de la restauration, qu’elle soit abordée d’un point de vue théorique ou pratique, des matériaux et des savoir-faire, de leur mise en œuvre et des usages des espaces patrimoniaux. Si l’axe ne compte pour le moment qu’une titulaire d’une HDR, un des objectifs est qu’une autre habilitation soit soutenue afin que de nouveaux doctorants puissent venir étoffer les recherches et compléter la pluridisciplinarité des membres du laboratoire.
Le contexte de cette nouvelle période quinquennale redonne en effet à la thématique patrimoniale une actualité et une acuité qui lui permettent de mieux échanger avec les autres axes, de sorte que le thème transversal autour duquel les travaux de l’axe sont organisés et communiqués est : transmettre, faire durer, rallonger le cycle de l’architecture.
Au-delà des édifices, quartiers ou territoires désignés comme des patrimoines et administrés comme tels par les lois et règlements, la logique de la durabilité et du réemploi en architecture – parfois au prix de réaffectations – rejoint les aspirations de nos contemporains à plus de sobriété. On peut se demander quelle est la place dans une société en transition pour une logique patrimoniale, au sens premier du terme, celui de la transmission : la question du devenir de l’héritage des décennies d’aménagement du territoire et de constructions établies sur le gaspillage des ressources devient ainsi d’une grande urgence.
La question se pose en effet du point de vue de l’approche critique (et historique) des productions du passé, autant que du point de vue de la discipline du projet, en architecture comme en paysage. Les chercheurs de l’axe entendent par conséquent contribuer à soulever les enjeux et étudier des solutions sur la manière de « faire durer » aujourd’hui des aménagements et des constructions fondés sur l’idée d’un environnement bâti à consommer rapidement (cycles rapides de démolition/reconstruction) en convoquant notamment des savoir-faire et modes de gestion anciens.
Les membres de l’axe souhaitent le faire à différentes échelles et sur des objets bien distincts, du paysage à l’architecture, des rusticages en ciment aux cathédrales ou aux espaces d’exposition, mais toujours en convoquant théorie et pratique, et dans une logique d’implication des acteurs des filières, comme le montre le projet « ArtCim » qui associe des chercheurs de disciplines très variées, praticiens et maîtrise d’ouvrage.
Une autre direction affirmée des différents projets et partenariats en cours de montage est l’importance des échanges avec les différentes réalités territoriales, pour que les enjeux comme les solutions soient concrètement ancrés ; ils permettent aussi de passer à l’épreuve du réel des réflexions théoriques – de la charte de Florence à celle de Venise – et d’interroger la manière dont des savoirs sont partagés et diffusés, hier comme aujourd’hui, posant au passage et en écho la question de la place de l’histoire et du patrimoine dans l’enseignement de l’architecture, et des liens concrets que ce champ entretient avec celui du projet. Les projets et programmes en cours se fédèrent autour de quatre grandes approches du patrimoine.
Approches techniques et matérielles des patrimoines
- 2024. Journée d’étude sur l’archéologie des jardins, Médiathèque du patrimoine et de la photographie, Paris, en partenariat avec le Comité des parcs et jardins, 5-6 décembre 2024
- 2025-2026. Montée en puissance du projet ArtCim « L’Art du faux : caractérisation et restauration des rocailles et décors en faux bois CIMent du XIXe au XXIe siècles », en partenariat avec le CRC (Centre de recherche sur la conservation) et le laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH). Financé par la FSP et la Fondation Vicat, le projet actuel, d’une durée de 18 mois (2024-2025), vise à devenir un projet de plus grande envergure, en particulier à l’échelle internationale, avec des partenaires comme l’IUAV de Venise
- Poursuite des recherches à partir du projet THERESA (Terre, Histoire, Environnement, REStauration et Architecture : Land, History, Environment, Restoration and Architecture. A diachronic approach to the techniques for restoring brickwork in the architectural heritage of Occitanie : the materials for a dialogue between science and history from the Renaissance to our times). Le projet, dans lequel un membre du LéaV est impliqué, est coordonné par le LRA (ENSA Toulouse), en partenariat avec l’université de Catane (Italie) et l’université d’Edinburgh (Angleterre). Partenaires envisagés : CRC, LRMH et FSP
Contribution à la connaissance du patrimoine matériel et immatériel
- Poursuite des diagnostics historiques de patrimoines paysagers dans leur contexte social, territorial et écologique, à l’appui de diverses conventions publiques ou privées
- Poursuite des recherches sur l’œuvre de Luigi Santarella 1886-1935 : approfondissement des recherches dans les archives et publication des actes issus de la journée d’étude « Aux origines du béton armé en Italie. Luigi Santarella ingénieur 1886-1935 », organisée en septembre 2023 par l’Archeoclub d’Italia à Corato (Italie)
- Projet de recherche en cours de montage avec l’université de Poitiers sur les réseaux artistiques et professionnels hors de la capitale entre le XVIIIe siècle et le début de l’Empire : transferts des modèles dans les provinces via des mobilités d’artistes ou d’artisans, œuvres et pratiques professionnelles locales, politiques provinciales de la création artistique. L’étude d’une historiographie jusque-là trop centrée sur Paris vise à mesurer les niveaux de pénétration des idées et des pratiques hors capitale, ainsi que les blocages ou les oppositions aux idées nouvelles sur des territoires aux problématiques différentes. De ces recherches ancrées dans une perspective historique pourront découler des apports pour le questionnement actuel des processus de métropolisation
- « Technical Culture In The Reconstruction Of French Cathedrals After The First World War ». Ce projet vise à étudier les structures en béton armé des cathédrales reconstruites après la Première Guerre mondiale (Soissons, Noyon, Reims, St. Quentin) afin d’évaluer le niveau des réalisations techniques et le processus d’ajout de systèmes plus rigides aux structures médiévales fragiles et instables. Les autres objectifs du projet seraient d’explorer l’expertise et la réponse des maçons et des spécialistes impliqués, d’autant plus que les reconstructions appartiennent à la période post-1919 au moment de la transition des artisans aux entrepreneurs professionnels et à l’industrie de la construction moderne
- Projet d’HDR 2024-2026 : La restauration des jardins 1900-1950 en Europe
Approches critiques des politiques patrimoniales
- Poursuite du séminaire sur l’histoire des espaces de l’exposition. Une publication est prévue à l’automne 2024 : numéro spécial de la revue en ligne exPosition. Ce numéro sera axé sur la critique institutionnelle et l’exposition
- 2024-2027. Poursuite et développement du projet Atlas de la redécouverte des parcs et jardins (1892-2022) : recherche de financement pour l’étape 3 (construction d’un site interactif valorisant les recherches et études dans le champ du jardin historique), élargissement du comité scientifique, animation du réseau. Partenaires : Comité des parcs et jardins de France, Direction générale des patrimoines, Association des anciens élèves
- Recherche sur le patrimoine religieux des XIXe et XXe siècle dans les départements de la Vienne et des Deux-Sèvres, afin d’évaluer la politique patrimoniale de la DRAC. Ce projet fait suite à l’annonce présidentielle du Mont-Saint-Michel et s’inscrit dans la politique du ministère de la Culture
Interrogation des grands textes théoriques
- Projet Venice Charter(s). De la Charte internationale sur la conservation et la restauration des monuments et des sites (Venise, 1964) et ses multiples traductions et interprétations. Le projet est encore en cours de montage, afin de candidater au programme européen COST
Cet axe est coordonné par Stéphanie de Courtois.
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Legacy, Adaptation, Transmission
This focus relies on the research that was initiated and the new partnerships that were established during the previous contractual period under the title ‘Héritage, Patrimoine et Création’ (Heritage, Patrimony and Creation). The intention was to expand the scope of the areas of research undertaken, pursue the logic of a strong connection between research and teaching at ENSA Versailles, and multiply the opportunities for exchange within the focus, in particular with regard to questions of restoration – whether approached from a theoretical or practical standpoint – to materials and know-how, to their implementation and to the uses of heritage spaces. Although the focus currently includes only one person holding an HDR, another professorial thesis is to be defended, so that new doctoral students can come in to flesh out the research and supplement the multidisciplinarity of the lab’s members.
The context of this new five-year period has actually given the heritage theme a new relevance and intensity, improving the quality of the exchanges with the other focuses, so that the interdisciplinary theme around which the work of the focus is organised and communicated centres on the transmission, prolongation and extension of the architectural life cycle.
Beyond the buildings, neighbourhoods and areas designated as heritage and managed as such on the basis of rules and regulations, the logic of sustainability and reuse in architecture – sometimes at the expense of reallocation – aligns with our contemporary yearnings for greater simplicity and restraint. We might ask ourselves what place there is in a society in transition for a heritage mindset – considered in the primary sense of the term, that of transmission. What the future holds for the legacy of decades of spatial planning and construction based on the wasteful consumption of resources is thus becoming a matter of great urgency.
This question is informed as much by a critical (and historical) approach to the creations of the past as it is by a planning perspective, both in architecture and in landscaping. As a result, the researchers in this focus want to help air the issues and examine solutions, reflecting on how – based on the idea of a built environment geared to swift consumption (rapid cycles of demolition and reconstruction) – developments and constructions today can be ‘made to last’, calling, for example, on old expertise and management methods.
The members involved in this focus hope to study this on various scales, applied to very different objects, from landscape to architecture, from cement rustications to cathedrals and exhibition spaces, consistently combining theory and practice, meanwhile, and seeking to involve the stakeholders – as demonstrated by the ‘ArtCim’ project – in such a way that researchers are brought together from a wide variety of disciplines, along with practitioners and contracting authorities.
Another tack affirmed by the different projects and partnerships that are currently being put together is the importance of exchange with the various local authorities, as a means to ensure that the issues and solutions are firmly anchored; they also allow theoretical considerations – from the Florence Charter to the Venice Charter – to be reality-tested and examine the way in which knowledge has been shared and disseminated, raising, in response, the incidental question of where history and heritage stand in the teaching of architecture and looking at the concrete links that this field has with the realm of planning. The current projects and programmes come together around four major approaches to heritage.
Technical and material approaches to heritage
- 2024. Study day focusing on garden archaeology, Médiathèque du patrimoine et de la photographie, Paris, in partnership with the parks and gardens committee, Comité des parcs et jardins, 5–6 December 2024
- 2025–26. Upscaling of the ArtCim project ‘L’Art du faux: Caractérisation et restauration des rocailles et décors en faux bois CIMent du XIXe au XXIe siècles’ (The Art of the Counterfeit: Characterisation and Restoration of CIMent Faux-Wood Rocailles and Decorations from the Nineteenth to the Twenty-First Century), in partnership with Centre de recherche sur la conservation (CRC) and Laboratoire de recherche des monuments historiques (LRMH). Funded by Fondation des Sciences du Patrimoine (FSP) and the Louis Vicat Foundation, the current eighteen-month project (2024–25) aims to become a larger-scale project, particularly at the international level, with partners like the Iuav University of Venice.
- Continuation of research based on the THERESA project (Terre, Histoire, Environnement, REStauration et Architecture – Land, History, Environment, Restoration and Architecture) – a diachronic approach to the techniques for restoring brickwork in the architectural heritage of Occitanie, providing the materials for a dialogue between science and history from the Renaissance to the present day. The project, which involves a member of LéaV, is coordinated by the LRA architectural research laboratory (ENSA Toulouse), in partnership with the University of Catania (Italy) and the University of Edinburgh (UK). Envisaged partners: CRC, LRMH and FSP
Adding to the knowledge of material and immaterial heritage
- Continuation of historical diagnoses of landscape heritage in its social, local and ecological context, backed by various public conventions and private understandings
- Continued research into the work of Luigi Santarella (1886–1935): in-depth research into the archives and publication of the proceedings coming out of the study day ‘Aux origines du béton armé en Italie: Luigi Santarella ingénieur 1886–1935’ (The Origins of Reinforced Concrete in Italy: Luigi Santarella, Engineer, 1886–1935), organised in September 2023 by the ArcheoClub d’Italia in Corato (Italy).
- A research project is being put together in conjunction with the University of Poitiers focused on artistic and professional networks outside the capital between the eighteenth century and the beginning of the Empire: it will look at the transfer of models to the provinces facilitated by the mobility of artists and artisans, professional work and practices at the local level and provincial policies on artistic creation. The purpose of studying a historiography that had been overly focused on Paris is to determine the degree to which different issues were penetrated by ideas and practices outside the capital, as well as blockages or opposition to new ideas about territories. Anchored in a historical perspective, this research could input into the current questioning of processes of metropolitanisation.
- ‘Technical Culture in the Reconstruction of French Cathedrals after the First World War’. This project aims to study the reinforced concrete structures of cathedrals that were rebuilt after the First World War (Soissons, Noyon, Reims, St. Quentin) in order to assess the level of technical execution involved and the process of adding more rigid systems to medieval structures that are fragile and unstable. The project also sets out to examine the expertise of the masons and specialists involved and their response to the challenge, particularly as the reconstructions took place after 1919, in a period of transition away from craftsmen to professional contractors and the modern construction industry.
- HDR project 2024–26: Garden restoration in Europe, 1900–1950
Critical approaches to heritage policies
- Continuation of the seminar on the history of exhibition spaces. A publication came out in autumn 2024: a special issue of the online journal exPosition, focusing on institutional criticism and the exhibition.
- 2024–27. Continuation and development of the project ‘Atlas de la redécouverte des parcs et jardins (1892–2022)’ (Atlas: Rediscovering Parks and Gardens, 1892–2022): search for financing for stage 3 (construction of an interactive website to promote research and studies focused on historical gardens), expansion of the scientific committee, facilitation of network. Partners: Comité des parcs et jardins de France, Direction générale des patrimoines et de l’architecture, Association des anciens élèves
- Research into the religious heritage of the nineteenth and twentieth centuries in the departments of Vienne and Deux-Sèvres as a means to assess the Direction régionale des affaires culturelles (DRAC)’s heritage policy. This project is a response to the presidential announcement about Mont-Saint-Michel and is consistent with the policy of the Ministry of Culture.
Interrogation of the major theoretical texts
- Venice Charter(s) project. An examination of the International Charter for the Conservation and Restoration of Monuments and Sites (Venice, 1964) and its multiple translations and interpretations. The project is still in development and is to be the subject of a funding application submitted to the European COST programme.
This area of research is coordinated by Stéphanie de Courtois.
Les sujets d’investigation majeurs de cet axe demeurent la notion théorique d’espace et les multiples « spatialités » qui en découlent, et qui sont préfigurées dans le projet d’architecture, avec notamment une approche phénoménologique. On y associe l’élaboration et la mise au point d’outils d’analyse interdisciplinaires et de démarches méthodologiques hybrides (car souvent empruntés à d’autres champs disciplinaires) pour viser une interprétation de plus en plus fine et la mise en récit de ces spatialités à différentes échelles, des horizons (territoires et paysages) aux zones (le chez-soi, la chambre, les vaisseaux spatiaux), jusqu’aux objets qui peuplent nos espaces de vie.
Les sous-axes qui structurent actuellement l’axe 4 (Interactions entre l’architecture et les arts ; Les espaces intérieurs : une approche par le prisme des ambiances ; Les nouvelles technologies au service d’une approche sensible des espaces) se sont révélés utiles en ce qu’ils nous ont permis de regrouper autour de thématiques traversées par un fil rouge, des sous-équipes de spécialistes en dialogue avec l’ensemble des membres du laboratoire.
Pour la suite, il s’agit d’élargir les contours des trois volets et d’explorer plus finement leur mise en récit et en représentation :
Ainsi, le phénomène de l’interaction entre les arts (premier sous-axe), toujours exploré comme principe fécond de conception, va être élargi au champ du design dans ses déclinaisons multiples (industriel, d’objets, graphique, etc.). Des partenariats sont en train d’être établis avec l’Ensci les Ateliers et le Centre de recherche en design de l’ENS Paris Saclay, l’EnsadLab et le département arts plastiques, laboratoire AIAC de l’université Paris 8. Par ailleurs, il est prévu d’étendre les investigations à l’échelle des horizons marqués par des œuvres de Land Art ou restitués sous forme de tableaux par le retour à la peinture, un médium sensible pour enregistrer leur transformation constante qui métamorphose le fond en figure et vice-versa (dans le cadre de la convention avec le Département d’Architecture de l’Università degli Studi Roma Tre, Master Open/ARPA qui vient d’être établie).
L’approche par le prisme des ambiances (second sous-axe) sera aussi réorientée vers l’étude des spatialités de toute petite taille induisant la claustrophilie aux espaces intermédiaires qui s’interposent entre logements et ville et se qualifient comme des lieux de sociabilité et de partage, et surtout de régulation conçus dans le cadre d’une vision systémique à plusieurs dimensions (sociétale, architecturale, environnementale, écologique, etc.) à habiter dans un esprit communautaire (dans le cadre d’un partenariat avec la Haute école d’ingénierie et d’architecture de Fribourg en Suisse et de l’école Boulle à Paris).
Le troisième sous-axe intégrera une réflexion poussée sur les méthodologies de construction d’images vouées à donner visibilités aux éléments structurants nos paysages, potentiellement déclencheurs des process de régénération/requalification mais aussi de conception de nouvelles réalisations. À cette fin les technologies numériques du relevé architectural (photographiques et à « nuage de points ») seront exploitées dans leur rôle d’outils expérimentaux nous aidant dans la définition du lieu théorique et opérationnel du processus de création (dans le cadre du renouvellement de la convention triennale avec la Scuola Politecnica de l’université de Gênes, et éventuellement avec le groupe ESPADON – Sciences du Patrimoine, l’Analyse Dynamique des Objets anciens et Numériques – de la Fondation des Sciences du Patrimoine et CY Cergy Paris Université). Concernant les narrations et récits, une filière transversale est prévue, se concentrant sur la traduction en français et l’établissement d’édition critiques d’écrits fondamentaux qui portent sur les sujets explorés (Luigi Moretti. Structure et espace. Une anthologie, éditions de la Villette, Paris, 2024 ; Marco Zanuso, Écrits sur le design, Les Presses du Réel, Dijon, 2025.)
Cet axe est coordonné par Annalisa Viati Navone et Gabriele Pierluisi
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Spaces, Bodies and Sensitivities: Narrating the World
The major subjects to be investigated in this focus are the theoretical notion of space and the multiple ‘spatialities’ that stem from it, as prefigured in the architectural project with, for example, a phenomenological approach. We are also devising and developing tools for interdisciplinary analysis and hybrid methodological approaches (often borrowed from other disciplinary areas), focused on an increasingly subtle interpretation and narrative account of these spatialities at different scales, from horizons (territories and landscapes) to zones (the home, the bedroom, spacecraft), right down to the objects that populate our activity spaces.
The sub-focuses that now provide the structure for Focus 4 (Interactions Between Architecture and the Arts; Interior Spaces: An Ambient Approach; New Technologies Facilitating a Sensitive Approach to Spaces) have proved useful in that they have made it possible to assemble sub-teams of specialists – grouped around themes connected by a common thread – operating in dialogue with all the members of the lab.
Moving forward, the focus is on expanding the scope of these three components and exploring with greater precision their narrative depiction and mode of representation:
In this way, the interaction between the arts (first sub-focus), a phenomenon that has been consistently explored as a productive design principle, will be expanded to include design in all its variety (industrial, object, graphic, etc.). Partnerships are being established with ENSCI – Les Ateliers and the Centre for Research in Design at ENS Paris Saclay, the EnsadLab Laboratory and the department of fine arts, the AIAC research laboratory at Paris 8 University. In addition, as part of the agreement with the Department of Architecture at Roma Tre University – master’s programme, OPEN specialisation course in Architecture and Landscape Representation (ARPA) – which has just been established, there are plans to amplify the study to address horizons marked by works of land art or rendered in pictorial form in a return to painting, a sensitive medium for recording their constant transformation, one that turns the background into a figure and vice versa.
The ambient approach (second sub-focus) will also be redirected towards the study of very small, claustrophilia-inducing spatialities; these intermediate spaces interposed between dwelling and city can be characterised as places of sociability and sharing – and, most importantly, of regulation – conceived as part of a systemic vision. This includes a number of different dimensions (societal, architectural, environmental, ecological, etc.), with occupation of the spaces to be informed by a spirit of community – in the context of a partnership with the School of Engineering and Architecture of Fribourg (HEIA-FR) in Switzerland and École Boulle in Paris.
The third sub-focus will include further detailed consideration of the methodologies involved in constructing images dedicated to providing an insight into the elements structuring our landscapes, potentially setting in motion processes of regeneration/rehabilitation as well as the design of new undertakings. To this end, the digital technologies of architectural plotting (photographic and involving point cloud) will be taken advantage of as experimental tools that help us define the theoretical and operational location of the creative process (within the scope of the renewal of the three-year agreement with the Polytechnic School at the University of Genoa, and possibly with the ESPADON group – En Sciences du Patrimoine, l’Analyse Dynamique des Objets anciens et Numériques – at the Fondation des Sciences du Patrimoine and CY Cergy Paris Université). To address the issue of narrative and story, an interdisciplinary option is in planning, where the focus will be on translating into French and preparing critical editions of key documents relating to the subjects under examination (Luigi Moretti: Structure et espace; Une anthologie, éditions de la Villette, Paris, 2024; Marco Zanuso: Écrits sur le design, Les Presses du Réel, Dijon, 2025).
This area of research if coordinated by Annalisa Viati Navone and Gabriele Pierluisi
Face à l’urgence climatique et aux crises environnementales et sociales qui en découlent, une réflexion sur les nécessaires transitions, transformations et adaptations s’impose afin de changer la manière d’habiter le monde. Les crises (« l’action ou la faculté de distinguer », de l’infinitif « krinein » : séparer, décider) créent une rupture nette entre l’avant et l’après, elles invitent à faire sélectionner « ce qui est désirable et ce qui a cessé de l’être », comme Bruno Latour nous incite à le faire. À ces moments de bascule, l’introduction de « contre-temps » et de « contre-espaces » semble essentielle pour établir un autre rapport au monde. Ces contre-dynamiques permettent de prendre du recul, de faire un pas de côté pour concevoir des scénarios de projets qui offrent des alternatives territoriales, urbaines et architecturales. L’adaptation aux changements climatiques et environnementaux induits par les crises actuelles et futures ne doit pas être considérée comme une fatalité que l’on subit passivement, mais plutôt comme une potentielle puissance transformatrice qui doit être saisie par les architectes. Quels sont nos outils pour analyser de manière critique les dynamiques actuelles et pour esquisser de possibles transformations ? Quels scénarios de projet dans un monde en crise ?
Ce nouvel axe prendra appui sur des actions en cours, tel le colloque international « Temps-contretemps. Quelles stratégies temporelles pour une architecture de la transition ? », qui a été organisé à l’initiative du LéaV, en collaboration avec la Cité de l’Architecture et du Patrimoine à Paris en septembre 2024, et avec un comité scientifique regroupant plusieurs enseignants-chercheurs d’universités étrangères (Luxembourg, Brésil, Chili). Il prend appui sur un partenariat académique avec l’Amérique latine dans le cadre du programme PREFALC (Programme régional France Amérique latine Caraïbes), créé en 2003 par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation (MESRI), le ministère de l’Europe et des Affaires étrangères (MEAE) et la Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH). À la suite d’un premier workshop commun entre l’ENSA Versailles et l’université fédérale de Rio de Janeiro en avril 2023, une synergie s’est créée autour de la question des temporalités dans le domaine de l’architecture et de l’aménagement des territoires. C’est cette première action qui a initié l’idée d’organiser le colloque en 2024.
Cet axe prend également appui sur des projets innovants associant enjeux écologiques et outils numériques. En 2023, un doctorant du LéaV a été lauréat de l’AMI FRANCE 2030 « Numérisation du patrimoine et de l’architecture », en proposant un projet d’atlas d’architectures bas carbone sur la base d’un outil numérique open source et d’une méthode spécifique pour le calcul de l’emprunt carbone des édifices. Ce projet vise à compléter et à rendre accessible au plus grand nombre une collection d’exemples d’architectures grâce à la création d’une plateforme numérique. L’objectif est de constituer un fonds documentaire numérique pour accélérer l’élaboration d’une architecture bas-carbone, nécessaire à la transformation de tous les métiers de la construction. Ce projet s’inscrit dans la continuité du projet de recherche « L’empreinte d’un habitat – Construire léger et décarboné », exposé et publié par le Pavillon de l’Arsenal en 2021, constituant une première collection de 33 doubles numériques de bâtiments d’habitation.
Enfin, le lien aux territoires en situation de crise nécessite de penser la transition durable à l’aune des enjeux de mobilité, de répartition des populations et de retour à des zones autrefois occupées, puis désertées par l’exode rural au XXème siècle. Le projet « L’arrière-pays : effets et répercussions de la métropolisation sur les territoires (hinterland) », est une analyse en cours des problématiques propres à ces zones géographiques souvent enclavées, marquées par une forte décroissance, et leur possible réactivation face à l’urgence climatique. Le projet prend appui sur le réseau universitaire international No City et plusieurs partenaires (université d’Orvido, Centre d’Art et de création industrielle LABoral, université Roma Tre, université de Venise (IUAV), TU Delft, ETH Zurich, AA Londres, ENSAP Lille, université de Camerino, université de Porto). Ces projets seront mis en débat dans les séminaires doctoraux et seront accompagnés d’écoles d’été annuels dans des régions ou pays différents (notamment le séminaire et workshop Rurapolis à l’été 2024), par la réalisation de deux thèses en cours, et des projets d’expositions et de publications pour la valorisation des résultats.
Cet axe est coordonné par Susanne Stacher
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Transition(s), Transformation(s)
Given the climate emergency and the environmental and social crises it is causing, it is essential that we reflect on the transitions, transformations and adaptations that are required if we are to change the way we live in the world. Crises (‘the action or faculty of making distinctions’, from the infinitive krinein: to separate, to decide) create a clear break between what comes before and after, inviting us to select ‘what is desirable and what has ceased to be so’, as Bruno Latour encourages us to do. At these turning points, it seems vital to introduce ‘counter-time’ and ‘counter-space’ in order to establish a different relationship with the world. These counter-dynamics allow us to step sideways and get some distance, making it possible to design project scenarios that offer territorial, urban and architectural alternatives. Adapting to the changes that current and future crises are wreaking on the climate and environment should not be viewed as a destiny that we must passively accept but rather as a locus of potential with a power to transform that architects need to seize. What tools do we have that will enable us to critically analyse current dynamics and plot out possible transformations? What kinds of projects can be envisaged in a world in crisis?
This new focus will build on existing initiatives, such as the international conference ‘Temps-contretemps: Quelles stratégies temporelles pour une architecture de la transition?’ (Time/Counter-Time: Temporal Strategies for an Architecture of Transition), which took place in September 2024 organised by LéaV, in collaboration with the Cité de l’Architecture et du Patrimoine in Paris and with a scientific committee bringing together several lecturer-researchers from foreign universities (Luxembourg, Chile). It is supported by an academic partnership with Latin America as part of the PREFALC programme (Programme régional France Amérique latine Caraïbes), which was established in 2003 by the Ministry of Higher Education, Research and Innovation (MESRI), the Ministry for Europe and Foreign Affairs (MEAE) and the Fondation Maison des Sciences de l’Homme (FMSH). Following an initial workshop jointly hosted in April 2023 by ENSA Versailles and the Federal University of Rio de Janeiro, a synergy was created around the question of temporality in the field of architecture and spatial planning. This led to the idea of organising the conference in 2024.
This focus also builds on innovative projects combining ecological issues and digital tools. In 2023, one of LéaV’s doctoral students was the winner of AMI FRANCE 2030 ‘Numérisation du patrimoine et de l'architecture’ (Digitisation of Heritage and Architecture) – the project that was put forward was for an atlas of low-carbon architecture based on an open-source digital tool and a specific method for calculating the carbon footprint of buildings. The project sets out to create a complete collection of architectural examples and make them accessible to as many people as possible on a digital platform. The plan is to establish a collection of digital documents to accelerate the development of low-carbon architecture, which is key to transforming every job in the construction trade. This project – an initial collection of thirty-three digital doubles of residential buildings – follows on from the research project ‘Housing Footprint: Light and Low-Carbon Construction)’, which was exhibited by the Pavillon de l’Arsenal, with accompanying publication, in 2021.
Finally, the connection with regions in crisis situations makes it vital that ideas about sustainable transition are informed by the issues of mobility, population distribution and the return to areas that were once occupied and then left abandoned by the rural exodus of the twentieth century. The project ‘L’arrière-pays: Effets et répercussions de la métropolisation sur les territoires (hinterland)’ (The Hinterland: The Regional Effects and Impact of Metropolitanisation) is an ongoing analysis of the specific problems facing these often-isolated geographical areas, which are characterised by significant decline and face the possibility of being re-energised in response to the climate emergency. The project is supported by the No City international university network and a number of partners (University of Oviedo, LABoral Art and Industrial Creation Centre, Roma Tre University, Iuav University of Venice, TU Delft, ETH Zurich, AA London, ENSAP Lille, University of Camerino, University of Porto). These projects will be discussed at doctoral seminars and accompanied by annual summer schools in a variety of regions and countries (for example, the Rurapolis seminar in the summer of 2024), by the completion of two theses that are currently in progress and by exhibition and publication projects that are designed to promote the results.
This area of research is coordinated by Susanne Stacher