FOLDING SCREENS
Emmanuelle Villard
Du 13 mai au 15 juillet 2009
Oublions le tableau pour ne garder que la peinture L’espace de La Maréchalerie ne se prête pas à l’exposition de tableaux. La topographie du lieu offre cependant des points d’ancrages qui permettent de s’écarter des murs et d’un accrochage commun. Pour Folding screens, un dispositif simple de câbles tendus de part et d’autre de l’espace à une hauteur de 4 mètres, coupe l’imposante verticalité du puits architectural qu’est La Maréchalerie. Les câbles forment le support d’écrans polychromes, de grands formats et de proportions variées. L’ensemble construit un nouvel espace qui modifie l’échelle initiale du lieu. Au-delà du seuil du centre d’art contemporain, depuis la cour de la maréchalerie, l’immersion est immédiate. Les visiteurs sont placés au sein d’étendues colorées qui tendent, par l’emploi progressif de couleurs chatoyantes, vers la luminosité de la baie vitrée. Folding screens offre une expérience frontale et sensible de la peinture. Pris entre les toiles imposantes, le visiteur est absorbé par la couleur ou en devient le reflet. Avec Emmanuelle Villard, le plan de l’½uvre et celui de l’observateur ne sont jamais exclusifs l’un de l’autre. Ici, les écrans déterminent des passages induisant plusieurs déambulations possibles. Le spectateur circule de part et d’autre des panneaux qui construisent l’espace. Son cheminement, sa place déterminent aussi une des formes possibles de l’½uvre. L’emploi de couleurs acidulées, de matériaux scintillants (paillettes, perles, miroirs), de coulures sensuelles qui accrochent le regard, est récurent dans le travail de l’artiste. Cette approche séduisante opérée par la forme ne pourrait rester qu’une pure jubilation superficielle. Mais le dessein est de traiter des thèmes contemporains du pouvoir de l’image (vibrations et scintillements de la série n°05 et série n°105), de la parure, de l’artifice, de l’intime (le vêtement masque du corps à travers les résilles dans la série n°66). Derrière la gamme chromatique et les matériaux captivants, les débordements, craquelures et diverses mutations, laissent entrevoir les failles possibles, le substrat, l’essence des choses. A La Maréchalerie, la démarche est inversée : c’est après l’épreuve des plans sombres, lisses et énigmatiques, que l’éclat et la matière apparaissent. Chez Emmanuelle Villard, le travail du peintre, l’emploi de la couleur et de la matière, ne sont pas contraints au tableau. La peinture déborde (série n°106) le volume s’amplifie (série n°10 et série n°11), mute pour se libérer du châssis usuel (Objets visuels) jusqu’à une mise en espace conquérante (Salle blanche, Salle noire, et Scénographie 3, Galerie Les Filles du calvaire, Bruxelles, 2003). A La Maréchalerie, le dispositif utilisé compose une architecture mouvante où l’expérience de la peinture est pleine et sensorielle. Un document d’artiste est édité par La Maréchalerie à l’occasion de cette exposition. Voir rubrique publication. Attention, la date de fin d'exposition a été avancée au mercredi 15 juillet inclus.
Oublions le tableau pour ne garder que la peinture L’espace de La Maréchalerie ne se prête pas à l’exposition de tableaux. La topographie du lieu offre cependant des points d’ancrages qui permettent de s’écarter des murs et d’un accrochage commun. Pour Folding screens, un dispositif simple de câbles tendus de part et d’autre de l’espace à une hauteur de 4 mètres, coupe l’imposante verticalité du puits architectural qu’est La Maréchalerie. Les câbles forment le support d’écrans polychromes, de grands formats et de proportions variées. L’ensemble construit un nouvel espace qui modifie l’échelle initiale du lieu. Au-delà du seuil du centre d’art contemporain, depuis la cour de la maréchalerie, l’immersion est immédiate. Les visiteurs sont placés au sein d’étendues colorées qui tendent, par l’emploi progressif de couleurs chatoyantes, vers la luminosité de la baie vitrée. Folding screens offre une expérience frontale et sensible de la peinture. Pris entre les toiles imposantes, le visiteur est absorbé par la couleur ou en devient le reflet. Avec Emmanuelle Villard, le plan de l’½uvre et celui de l’observateur ne sont jamais exclusifs l’un de l’autre. Ici, les écrans déterminent des passages induisant plusieurs déambulations possibles. Le spectateur circule de part et d’autre des panneaux qui construisent l’espace. Son cheminement, sa place déterminent aussi une des formes possibles de l’½uvre. L’emploi de couleurs acidulées, de matériaux scintillants (paillettes, perles, miroirs), de coulures sensuelles qui accrochent le regard, est récurent dans le travail de l’artiste. Cette approche séduisante opérée par la forme ne pourrait rester qu’une pure jubilation superficielle. Mais le dessein est de traiter des thèmes contemporains du pouvoir de l’image (vibrations et scintillements de la série n°05 et série n°105), de la parure, de l’artifice, de l’intime (le vêtement masque du corps à travers les résilles dans la série n°66). Derrière la gamme chromatique et les matériaux captivants, les débordements, craquelures et diverses mutations, laissent entrevoir les failles possibles, le substrat, l’essence des choses. A La Maréchalerie, la démarche est inversée : c’est après l’épreuve des plans sombres, lisses et énigmatiques, que l’éclat et la matière apparaissent. Chez Emmanuelle Villard, le travail du peintre, l’emploi de la couleur et de la matière, ne sont pas contraints au tableau. La peinture déborde (série n°106) le volume s’amplifie (série n°10 et série n°11), mute pour se libérer du châssis usuel (Objets visuels) jusqu’à une mise en espace conquérante (Salle blanche, Salle noire, et Scénographie 3, Galerie Les Filles du calvaire, Bruxelles, 2003). A La Maréchalerie, le dispositif utilisé compose une architecture mouvante où l’expérience de la peinture est pleine et sensorielle. Un document d’artiste est édité par La Maréchalerie à l’occasion de cette exposition. Voir rubrique publication. Attention, la date de fin d'exposition a été avancée au mercredi 15 juillet inclus.