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[INTERVIEW ALUMNI] : Marie-Frédérique Le Penven

Diplômée de l’ÉNSA Versailles en 2015, puis habilitée à la maîtrise d’œuvre en son nom propre en 2016, Marie-Frédérique Le Penven a construit son parcours professionnel autour d’un fil rouge : la réhabilitation. De son projet de fin d’études sur la reconversion du Canal du Nord jusqu’à ses missions actuelles, elle n’a cessé de questionner l’avenir du bâti existant, des infrastructures et des territoires. En rejoignant le Mastère spécialisé® TEC XX, elle a souhaité renforcer ses compétences sur la réhabilitation thermique des logements, un enjeu devenu incontournable pour les architectes d’aujourd’hui.
Découvrez son témoignage…

Portrait de Marie-Frédérique Le Penven

Qu’est-ce qui vous a motivé à rejoindre le Mastère Spécialisé® TEC XX ?

Mon parcours pédagogique en tant qu’architecte a été forgé par l’ÉNSA Versailles puisque j’ai été diplômée de l’école en Février 2015 (Architecte DE), puis en Septembre 2016 (HMONP). La formation que j’ai reçue à l’ÉNSA Versailles est le pilier de mon évolution professionnelle. Mon PFE a été pour moi le point de départ du fil rouge qui alimente depuis 10 ans maintenant, mes convictions et ma pratique.

Mon projet portait sur la réhabilitation et la reconversion du Canal du Nord suite à son obsolescence par l’arrivée du Canal Seine Nord Europe, et c’est un sujet que je développe aujourd’hui auprès des collectivités concernées.

Le prisme de la réhabilitation est un réel fil conducteur de mon parcours, qu’elle touche des bâtiments, des infrastructures ou des territoires. Le sujet de la réhabilitation thermique des logements est désormais incontournable et indispensable dans notre pratique et j’avais le sentiment que mes connaissances sur le sujet n’étaient pas suffisantes, je ressentais un manque de compétence dans le domaine. C’est pourquoi le format de ce mastère m’a beaucoup intéressé, pouvoir conjuguer spécialisation et pratique professionnelle concrète.

En quoi la formation TEC XX a-t-elle transformé votre approche de l’architecture et de la réhabilitation ?

Après avoir collaborée pendant 10 ans au sein de diverses agences d’architecture, sur des territoires variés, j’ai eu en charge de nombreux projets de logements collectifs neufs, principalement dans le cadre de promotion immobilière privée ou d'opérations pour des bailleurs. Mon parcours alterne expériences salariées et missions en freelance, au moment de postuler pour le TEC XX je souhaitais développer davantage mon activité en tant qu’indépendante. L’opportunité de ce mastère a été pour moi un véritable starter, tant sur la spécialisation que sur le développement de mon réseau mais aussi l’accès à ma première commande en mon nom propre.

Depuis les crises successives que traverse notre société ces dernières années, je constate la fin d’un système et les limites de la production de logements neufs, souvent régie par les marges de promoteur privé. Dans une vision d’avenir, avec toute la responsabilité que nous avons en tant qu’architecte de produire une ville vertueuse, durable et de régénérer l’existant, c’est en réagissant à ces crises que nous devons construire plus durablement. Le patrimoine des logements collectifs du XXe, qui pour certains d’entre eux bénéficient de qualité que le neuf ne peut plus offrir, n'attend qu’une chose c’est d’être révélé et c’est par la transformation énergétique et thermique, qualitative et esthétique que nous devons nous positionner.

Je souhaitais d’avantage comprendre les rouages de l’ensemble du système et des enjeux de chacun afin de prendre part à la ville de demain et faire changer un système qui en a grandement besoin et qui touche à ses limites. Je constatais également que bon nombre de bâtiment était totalement effacés et niés dans leur essence même de composition architecturale par l’ajout simple d’un emballage en isolation thermique par l’extérieur.

Cette formation m’a particulièrement intéressée dans le sens où elle m’a permis d'acquérir les outils techniques, économiques et méthodologiques pour maîtriser et mener à bien des sujets complexes. L’intérêt de ce Mastère est de pouvoir se saisir des outils techniques, et de pouvoir maîtriser les simulations thermiques et de calculs d’empreinte carbone afin de les appliquer plus vertueusement dans les projets. Car bien souvent nous laissons cette partie là aux mains des bureaux d’études sans bien saisir l’importance et l’enjeu des calculs sur le comportement thermique des bâtiments et surtout leurs impacts architecturaux, dont nous sommes les garants de la qualité.

Quels sont vos projets actuels ? Avez-vous des réalisations en cours ou à venir en lien avec la rénovation et la réhabilitation ? Un projet coup de cœur à partager ?

Grâce au TEC XX j’ai donc pu accéder à ma première commande, le bâtiment que j’ai eu l’occasion d’étudier pendant la formation. Il s’agit d’une copropriété des années 70, composée de 33 logements, située dans le 18e arrondissement de Paris. Ce bâtiment bénéficie d’une écriture architecture singulière des années 70 et une implantation urbaine très particulière, puisque l’une de ses façades principales donne directement sur les voies ferrées de la gare du Nord. Je ne m’attendais pas à découvrir le monde de la rénovation en copropriété car je pensais que ce type d’opération n’était possible qu’auprès de bailleurs sociaux.

En effet le mastère m’a permis d’acquérir toute une méthodologie précise du diagnostic poussé, en passant par les sondages et relevés et par les simulations thermiques sur Pléiades, jusqu’à l’aboutissement de plusieurs scénarios ambitieux et leur chiffrage. Ce travail a permis de convaincre la copropriété en question de poursuivre la mission et de concrétiser ce projet ensemble.

Cette première référence me permet de répondre à de nouveaux appels d’offre et la rencontre avec les 6 autres participants du mastère de ma promotion nous ouvre aussi des pistes d’associations pour unir nos forces et répondre à des projets plus ambitieux.

Le voyage d’étude en Suisse pour clôturer le Mastère a été une véritable révélation sur ce qui est possible de faire. Une parenthèse où chacun des projets visités nous a rendu enthousiastes à l’idée révéler le patrimoine du XXe de manière subtile et qualitative sans que la réponse à l’isolation thermique par l’extérieure soit automatiquement la seule et unique possibilité.

Quels conseils donneriez-vous aux futurs candidats du Mastère Spécialisé® TEC XX ?

Prendre cette formation comme un véritable projet d’avenir et professionnel, une excellente ouverture d’esprit sur ce qui se fait en matière de rénovation énergétique et de connaissances sur les différents modes constructifs du patrimoine du XXe, de pouvoir tisser un nouveau réseau, et de prendre le cas d’étude comme un projet à part entière. Ce mastère est une belle opportunité d’apprentissage et de se réunir en tant que passionnés de l’architecture vertueuse pour réfléchir aux enjeux d’aujourd’hui et de demain. Il s’agit d’une belle opportunité de révéler un patrimoine souvent endormi qui a besoin d’être mis en valeur à travers une culture constructive. Une expérience très enrichissante et épanouissante !

Nous remercions chaleureusement Marie-Frédérique Le Penven pour son témoignage.