Soutenance - Thèse

Soutenance de thèse de doctorat de Julien-Pierre Normand

Soutenance de thèse de doctorat
Le LéaV, École nationale supérieure d’architecture de Versailles
ED SHS, Université Paris-Saclay

Titre
La maison polychronique , à la recherche des figures de temporalités multiples dans l’œuvre de l’architecte Alberto Ponis

Résumé

Cette thèse explore l’œuvre de l’architecte Alberto Ponis. Les projets étudiés sont constitués d’idées héritées, chacun étant un montage de références variées. Les maisons qu’il conçoit sont en effet des agencements de temporalités multiples (temps cosmologique, géologique, biologique, historique, social, vécu, etc…) produisant un tout signifiant. Nous proposons de faire le récit de cet agencement avec quatre maisons que nous interprétons comme diverses figures de temporalités multiples :  figure évolutionniste, figure des survivances ou figure géologique. Pour ce faire, nous employons différents instruments d’analyse critique que nous empruntons à d’autres disciplines telles que l’histoire de l’art ou l’histoire littéraire. Le travail de terrain fait partie intégrante de notre démarche d’enquête. Plusieurs séjours en Sardaigne à la rencontre d’Alberto Ponis, de ses archives et de ses maisons ont été nécessaires.
Une attention toute particulière « au paysage construit sans précédent culturel » (Smith 1966) semble être l’une des préoccupations majeures de Ponis depuis les années 1970. Concevant une architecture toujours plus fusionnelle avec le site, son imaginaire s’inscrit dans le temps long et devient « géologique  » (Ponis 2023). Par ce décentrement vers la géologie (Gaillardet 2023), vers cette attention aux choses (Verbeek 2005), il propose une nouvelle manière d’habiter le pays et le temps sarde. Ponis composerait ainsi des « temps-paysages » (Bensaude-Vincent 2021), c’est-à-dire qu’il replongerait les actions humaines dans les cycles multiples qui régissent l’histoire de la Terre. Aussi, cette étude témoigne que la manipulation des temporalités par les architectes passe par une mise en récit du monde dans lequel ils construisent, permettant par la médiation de la temporalité narrative la figuration du développement de l’expérience qui semble disparaître (Ricoeur 1983 ; Hamel 2006).
Une analyse critique de la réception récente des travaux de Ponis et de son discours complète notre recherche. L’intérêt pour son œuvre éclaire a fortiori nos préoccupations face aux temps de crises (Serres 2009) et les nouvelles limites de la pratique architecturale.

Direction de la thèse
Annalisa viati navone, Professeure HDR, ÉNSA Versailles

Jury

Maria Stavrinaki, Maître de conférences, HDR, Université Paris I - Panthéon-Sorbonne

Giovanni Battista Cocco, Professeur, HDR, Universita degli Studi di Cagliari

Alain Guez, Professeur, HDR, ENSA Malaquais

Susanne Stacher, Professeure HDR, ÉNSA Versailles

Anna Roselini, Professeure, École d’architecture de la ville & des territoires Paris-Est

Nicola Navone, Professeur, PHD, Accademia di architettura di Mendrisio, Università della Svizzera italiana, Deputy Director of the Archivio del Moderno