Cet ouvrage publié par Ante prima et les Archives d’Architecture Moderne présente de manière exhaustive quatre des derniers projets de Christian Hauvette, architecte et professeur de l’ENSAV, décédé en 2011. Des projets jalousement conçus mais dont l’auteur n’a malheureusement pas pu porter la réalisation à terme. Ils ont été achevés par ses collaborateurs, souvent d’anciens étudiants de Versailles, encadrés par l’agence autrichienne Baumschlager Eberle qui a racheté sa société.
Trois auteurs se penchent sur ces «œuvres ultimes» mises en page par le graphiste Sylvain Enguehart. Richard Scoffier tente à travers l’analyse de ces derniers projets d’esquisser une esthétique de l’attente. Comme si ces œuvres ne cherchaient pas à prendre corps ici et maintenant mais au contraire à différer leur accomplissement, un atermoiement qu’il retrouve dans la littérature de Marguerite Duras à Henry James, en passant par Anton Tchekhov. Frédéric Durieux, compositeur et professeur au Conservatoire National, revient sur les rapports que l’architecte, d’abord fasciné par Barthes et la sémiologie, avait tenté de tisser avec la musique contemporaine, notamment par le biais de ses recherches sur les processus de composition.
Quant à Jean-Yves Chapuis, urbaniste et enseignant à l’ENSAPV, il s’interroge sur l’impact urbain de ces constructions savantes conçues par un architecte qui s’est pourtant toujours défendu de vouloir faire de la ville.
Ces textes sont accompagnés d’un essai inédit de Christian Hauvette sur la question des rapports entre architecture et développement durable.
A l’occasion de la parution de cet ouvrage, Richard Scoffier intégrera la démarche de Christian Hauvette à son cours «Manières de construire des mondes». Elle rejoindra d’autres parcours emblématiques de notre contemporanéité, de Koolhaas à Gehry... Et il terminera son intervention par une présentation détaillée du livre auquel il a collaboré.
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